Secretary-General’s remarks at the Summit “Africa for the Ocean” [All-French, as delivered; scroll down for All-English]

Source: United Nations – English

otre Altesse Royale, Princesse Lalla Hasnaa du Royaume du Maroc,
Monsieur le Président de la République française, Cher Emmanuel Macron,
Excellences, Chers amis,

Je vous remercie d’organiser ce sommet afin de réaffirmer un message clair :

Les destins de l’Afrique et de l’océan sont profondément liés.

Pour des millions de personnes à travers le continent, l’océan est source de vie, d’identité, de promesses.

Avec plus de 30 000 kilomètres de littoral et 38 États côtiers, l’Afrique est une puissance maritime.

Son avenir s’écrit aussi dans ses eaux.

Mais cette richesse bleue est trop souvent sous-évaluée et surexploitée.

L’insécurité maritime menace la paix.

La pollution empoisonne les côtes et les écosystèmes.

Et la crise climatique – dont l’Afrique n’est pourtant pas responsable – ravage ses rivages.

Face à ces défis, l’Afrique propose, innove, agit.

Elle forge des solutions qui inspirent bien au-delà du continent.

Nous le voyons dans des projets ambitieux de coopération régionale – ou encore la Stratégie intégrée de l’Union africaine pour les mers et les océans à l’horizon 2050.

Et nous le voyons dans les négociations internationales, où l’Afrique fait entendre sa voix avec force.

L’Accord sur la diversité biologique marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale – l’Accord BBNJ – en est un exemple.

Le Groupe africain a été un acteur central des négociations, obtenant des engagements sur le partage équitable des avantages, le renforcement des capacités et le transfert de technologies marines.

À ce jour, 28 États africains ont signé l’Accord. Trois l’ont déjà ratifié. Peut-être que ces chiffres sont déjà surpassés par les chiffres que le Président de la République a annoncé ce matin.

Et plusieurs autres prévoient de le faire aujourd’hui, lors de la cérémonie spéciale sur les traités pour l’Accord BBNJ.

C’est un signal fort : l’Afrique est au cœur de l’action pour les océans.

Mais pour libérer pleinement ce potentiel, il faut un sursaut politique et financier.

Cela commence par renforcer la sécurité maritime face aux menaces transnationales – piraterie, trafic d’armes et d’êtres humains et crime organisé.

Les Nations Unies continueront de soutenir les efforts africains, notamment à travers l’Architecture de Yaoundé, qui a contribué à une baisse significative des actes de piraterie dans le golfe de Guinée.

Cela passe également par une gouvernance océanique fondée sur la science et la coopération.

Il faut lutter contre la pollution et la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, renforcer les capacités de collecte et de partage des données océanographiques, et protéger la biodiversité.

Nous devons valoriser les énergies marines renouvelables, l’aquaculture et le tourisme durable, autant de sources d’emplois décents – notamment pour les jeunes et les femmes.

Mais ces efforts ne porteront pleinement leurs fruits que si l’Afrique est connectée – dans ses territoires et avec le reste du monde.

Les océans africains doivent devenir de véritables corridors d’intégration – reliant pays côtiers et enclavés, au service d’une croissance partagée.

Cela suppose des investissements concrets dans les infrastructures maritimes et portuaires : des ports interconnectés, résilients face au changement climatique, capables de répondre aux besoins d’un commerce en croissance.

Les États sans littoral doivent être reliés aux chaînes de valeur mondiales.

Aucun pays ne doit rester à quai.

Mais pour que cette transformation soit durable et équitable, nous devons mettre fin aux injustices historiques.

Ces injustices se traduisent aussi dans l’océan : les investissements ont trop souvent contourné l’Afrique, alors même que ses ressources marines étaient exploitées par d’autres.

Le Pacte pour l’Avenir, adopté en septembre dernier, appelle à une réforme profond des institutions financières mondiales – afin qu’elles soient au service de tous.

Il est temps que les pays en développement soient équitablement représentés dans ces institutions. D’ailleurs, comme au Conseil de Sécurité des Nations-Unies.

Nous avons besoin d’un système qui reflète les réalités du XXIème siècle – un système plus juste, plus solidaire et plus efficace.

C’est pourquoi j’appelle les institutions financières, les bailleurs bilatéraux et multilatéraux, les banques de développement et le secteur privé à répondre présent – y compris lors de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement à Séville.

Chers amis,

De Dakar à Djibouti, du Cap à Casablanca, l’Afrique prouve qu’on peut conjuguer prospérité et préservation.

Le monde a besoin de l’Afrique pour répondre aux défis de l’océan.

Et l’océan a besoin d’une Afrique qui trace sa voie et navigue résolument vers l’avenir.

Je vous remercie.

***
[All-English]

Your Royal Highness, Princess Lalla Hasnaa of the Kingdom of Morocco,
Mr. President of the French Republic, Dear Emmanuel Macron,
Excellencies, Dear friends,

Thank you for organizing this summit to reaffirm a clear message:

The destinies of Africa and the ocean are deeply linked.

For millions of people across the continent, the ocean is a source of life, identity and promise.

With over 30,000 kilometers of coastline and 38 coastal states, Africa is a maritime powerhouse.

Its future is also written in its waters.

But this blue wealth is too often undervalued and overexploited.

Maritime insecurity threatens peace.

Pollution poisons coasts and ecosystems.

And the climate crisis – that Africa did little to cause – is ravaging its shores.

In the face of these challenges, Africa is proposing, innovating, taking action.

It is forging solutions that inspire far beyond the continent.

We see this in ambitious regional cooperation projects – and in the African Union’s 2050 Integrated Maritime Strategy for the Seas and Oceans to 2050.

And we see it in international negotiations, where Africa is making its voice heard loud and clear.

The Agreement on Marine Biological Diversity beyond Areas of National Jurisdiction – the BBNJ Agreement – is one example.

The African Group was a key player in the negotiations, securing commitments on equitable benefit sharing, capacity building and marine technology transfer.

To date, 28 African states have signed the Agreement. Three have already ratified it. These numbers have increased with the news that President Macron shared with us earlier today.

And several more are planning to do so today, at the special treaty ceremony for the BBNJ Agreement.

This is a strong signal: Africa is at the heart of ocean action.

But to fully unleash this potential, we need a political and financial surge.

This begins by strengthening maritime security in the face of transnational threats – piracy, arms and human trafficking and organized crime.

The United Nations will continue to support African efforts, notably through the Yaoundé Architecture, which has contributed to a significant decline in acts of piracy in the Gulf of Guinea.

This also requires ocean governance based on science and cooperation.

We must combat pollution and illegal, unreported and unregulated fishing, strengthen capacities for collecting and sharing oceanographic data, and protect biodiversity.

We must promote renewable marine energies, sustainable aquaculture and tourism – all of which create decent jobs, in particular for young people and women.

But these efforts will only bear fruit if Africa is connected — within its territories and with the rest of the world.

Africa’s oceans must become integration corridors – linking coastal and landlocked countries, for a shared growth.

This calls for concrete investments in maritime infrastructures – interconnected ports, resilient to climate change, capable of meeting the needs of growing trade.

Landlocked states must be connected to global value chains.

No country should be left behind.

But for this transformation to be sustainable and equitable, we must put an end to historical injustices.

These injustices are also reflected in the ocean: investments have too often bypassed Africa, even as its marine resources were exploited by others.

The Pact for the Future, adopted last September, calls for deep reforms of global financial institutions – so that they serve everyone.

It is time for developing countries to be fairly represented in these institutions.

We need a system that reflects the realities of the 21st century – a system that is more just, more supportive, and more effective. As is the the case with the United Nations Security Council.

That is why I call on financial institutions, bilateral and multilateral donors, development banks and the private sector to step up – including at the Fourth International Conference on Financing for Development in Seville.

Dear friends,

From Dakar to Djibouti, from Cape Town to Casablanca, Africa is proving that prosperity and preservation can go hand in hand.

The world needs Africa to meet the ocean’s challenges.

And the ocean needs an Africa that charts its own course and navigates decisively toward the future.

Thank you.